Le FORUM FEMMES MEDITERRANNÉE était présent ce 7 octobre sous l’ombrière, au Vieux Port à Marseille et confirme qu’il partage entièrement le contenu de la prise de parole des "Guerrières de la Paix "qui ont pris l’initiative de ce rassemblement.
"Aujourd’hui le 7 octobre 2025, nous, les Guerrières de la paix Section Sud, avons choisi de nous réunir sous l’ombrière du Vieux-Port, à la lumière tombante du jour, dans ce lieu de passage et d’horizons mêlés. Nous sommes ici rassemblées en ce jour tristement symbolique, non pour brandir un étendard, mais pour faire entendre une voix. Une voix fragile, peut-être, mais ferme. Une voix qui refuse de céder au vacarme des divisions. Il y a 2 ans, les attaques terroristes du Hamas déchiraient Israël et assommaient le monde. Un traumatisme encore très présent dans la société israélienne mais aussi ici. En réponse, et dans son obsession de vengeance, le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahu fait chaque jour pleuvoir les bombes sur Gaza faisant des milliers de victimes civiles innocentes. Il continue aussi de siéger dans la violence la Cisjordanie, étendant un peu plus encore la colonisation. Nous sommes ici d’abord pour exprimer notre soutien aux victimes d’un conflit qui n’en finit pas. Mais de quelles victimes parlons-nous ? Celles que l’on compte, que l’on compare, que l’on oppose parfois, comme s’il y avait des douleurs plus légitimes que d’autres. Non. Les victimes, ce sont des enfants, des femmes, des hommes, des vieillards, des adolescents. Ces victimes, elles ont toutes un prénom, une famille, une histoire que le 7 octobre 2023 est venue briser. C'est pourquoi nous sommes solidaires des victimes israéliennes du Hamas et exigeons la libération immédiate de tous les otages, morts et vivants. C'est pourquoi nous sommes solidaires des palestiniens, victimes de crimes de guerre et de crime contre l’humanité. Depuis deux ans, nous avons le souffle coupé. Nous entendons des témoignages qui nous bouleversent, des images qui nous hantent, des mots qui nous transpercent. Les cris d’une mère, le regard perdu d’un enfant, le silence d’un homme qui ne sait plus quoi dire face à l’horreur d’autres hommes. Tout cela nous aspire, ici, à des milliers de kilomètres, dans un tourbillon de divisions, de confusions et de haine. Ce conflit s’immisce dans nos esprits, nos discussions, nos quotidiens. Un conflit qui alimente l’antisémitisme d’un côté, et l’islamophobie de l’autre. Il est donc nécessaire de lutter ensemble contre celles et ceux qui veulent nous opposer. Ici et là-bas. En France comme ailleurs, nous sommes de plus en plus sommés de choisir un camp. Comme si la compassion devait être sélective. Comme si la paix avait besoin d’un camp pour être défendue. Nous refusons cette logique. Nous refusons de nous laisser enfermer dans des cases, dans des dualités réductrices. Être du côté de la paix, c’est être du côté de la vie. De toutes les vies. C’est ne pas hiérarchiser la douleur, ne pas opposer les chagrins, ne pas instrumentaliser la souffrance. À Marseille, dans cette ville qui accueille la deuxième plus grande communauté juive de France et dont la population globale est composée d’un tiers de musulmans, nous voulons crier haut et fort notre solidarité avec le peuple israélien et le peuple palestinien. Leur dire que nous souffrons dans notre chair de voir tant de victimes happées par la folie humaine. La faible responsabilité que nous avons ici est d’honorer la mémoire de ces milliers de civils innocents, de nous unir face à l’absurdité des divisions et surtout d’épouser l’espoir que cette guerre s’arrête, que les otages soient libérés et que justice soit faite. Aujourd’hui, plus que jamais, nous appelons à la paix. Une paix qui ne soit pas un silence imposé, mais un dialogue retrouvé. Une paix qui cherche la justice dans l’humain, pas dans la vengeance. Une paix tissée de mains tendues et d’un refus absolu de la haine. Être Guerrière de la paix, ce n’est pas se taire. C’est refuser la guerre des mots. C’est refuser de coller des étiquettes sur les deuils, sur les visages, sur les consciences. C’est tendre la main même quand c’est difficile. C’est refuser de haïr, même quand la colère est là. Aujourd’hui, on ne vous demande pas d’être d’accord sur tout. Mais ne laissons pas la peur, l’ignorance ou l’indifférence prendre le dessus. Pensons à celles et ceux qui au cœur du chaos trouvent la force de croire encore à la paix. Alors nous, ici loin de la guerre, nous n’avons pas le droit de flancher. Car la paix ne tombera pas du ciel. Elle se construit. Elle se défend. Elle se choisit, chaque jour."

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